LES NEUROSCIENCES

I) Le cerveau et son anatomie

Le cerveau constitue le centre de contrôle du corps humain, il gère tout ce que nous faisons. Que l’on soit en train de penser, de rêver, de faire du sport, ou même de dormir, le cerveau y prend part d’une façon ou d’une autre. C’est un exemple d’ingénierie organisée en différentes parties connectées entre elles de façon très spécifique. Chaque partie du cerveau à des tâches particulières à réaliser, ce qui fait de lui un processeur ultime. Travaillant en tandem avec le reste du système nerveux, le cerveau reçoit et envoie des messages, permettant une communication ininterrompue entre le monde extérieur et le soi. Les messages nerveux sont transportés au travers du système nerveux par des unités individuelles appelées neurones.

II) La conscience et les émotions

L’étymologie latine du mot conscience, « cum scientia » signifie «savoir avec», savoir que l’on sait. Ainsi, lorsque j’ai conscience d’une douleur, j’ai aussi conscience de la ressentir : la conscience de quelque chose est aussi la conscience d’en avoir conscience. Avoir conscience, c’est s’apercevoir que l’on perçoit et donner un sens à ces perceptions.

III) Les neurosciences et les apprentissages

 Le défi des neurosciences consiste à expliquer le fonctionnement du cerveau humain. On se fera une idée de la difficulté de la tâche si l’on se rappelle que cet organe est l’un des plus complexes du corps humain et qu’il abrite plusieurs milliards de neurones.

a) L'Attention

L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit.

- Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, auteurs de la pédagogie positive, la définissent comme :
"Le mouvement cérébral qui va nous permettre d’orienter notre action en fonction d’un objectif, d’un centre d’intérêt… Grâce à elle, nous captons, par nos cinq sens, les différentes informations en provenance soit de notre environnement, soit de notre ressenti émotionnel ou psychologique."

- Stanislas Dehaene ajoute que
" l’attention sert à sélectionner les informations, module massivement l’activité cérébrale et facilite l’apprentissage."

Mais l’attention peut être sélective. Nous apprenons et mémorisons en fonction d’un projet de mémorisation et tous les stimulis non pertinents dans le cadre de ce projet sont évacués par le cerveau, ils deviennent littéralement invisibles. Même s’ils sont visibles, leur traitement est différé du fait d’un goulot d’étranglement dans le cerveau.


a-a) Quelles conséquences pour l’enseignement ?

- La tâche la plus important des enseignants est de canaliser et captiver, à chaque instant, l’attention de l’enfant.
- L’enseignant doit veiller à créer des matériaux attrayants mais qui ne distraient pas l’enfant de sa tâche principale, notamment en ne créant pas de double tâche.
- L’ « effet maître » consiste à bien orienter l’attention des apprenants et donc à bien définir la tâche en question.
- Il est possible d’entraîner les enfants à rester concentré en présence d’une distraction, à savoir résister à un conflit interne.

Stanislas Dehaene  cite plusieurs types d’activités qui participent au renforcement des capacités d’attention :
"La méditation, l’entraînement au contrôle de la motricité (des activités de motricité fine proposées dans la pédagogie Montessori), la pratique d’un instrument de musique."


b) L’engagement actif

Stanislas Dehaene écrit :
"Un organisme passif n’apprend pas. L’apprentissage est optimal lorsque l’enfant alterne apprentissage et test répété de ses connaissances. Cela permet à l’enfant d’apprendre à savoir quand il ne sait pas"
Une étude scientifique a montré que  le nombre de tests via des exercices compte plus dans la mémorisation que le nombre d’heures passées à étudier.
L’enfant sera d’autant plus actif et engagé quand il aura envie de faire l’action. Cette envie est déclenchée quand l’activité lui plaît, qu’elle importe pour lui, qu’il y voit un intérêt personnel… et non pas parce qu’il y est contraint par un intervenant extérieur.

c)  Le retour d'information

 Recevoir un retour d’information immédiat sur l’action en cours est constitutif de l’apprentissage. Plus le retour est proche dans le temps de l’erreur, plus l’action corrective sera efficace et intégrée de manière pérenne.

Gaston Bachelard (philosophe des sciences) disait :
« On connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant les connaissances mal faites, en surmontant ce qui ,dans l’esprit même, fait obstacle ».
Les neurosciences démontrent donc que :
  • L’erreur ou l’incertitude sont normales – elles sont même indispensables.
  • Les punitions face aux erreurs ne font qu’augmenter la peur, le stress, et le sentiment d’impuissance inutilement. Les punitions sont néfastes aux apprentissages.
  • La motivation positive et les encouragements stimulent l’apprentissage. Les meilleurs encouragements résident dans le regard des autres et la conscience de progresser, ils ne sont pas synonymes de récompenses.
d) La consolidation 

L’automatisation des connaissances est essentielle. L’automatisation est le fait de passer d’un traitement conscient, avec effort à un traitement automatisé, inconscient.
Lors d’un nouvel apprentissage, notre cerveau a recours à un traitement explicite, c’est-à-dire une situation, ou plutôt un stade où le cortex préfrontal est fortement mobilisé par l’attention.

Il est essentiel de répéter une connaissance nouvellement acquise :
    • pour mémoriser une information, notre cerveau a besoin de trois passages au minimum,
    • pour intégrer une nouvelle habitude, il a besoin de 21 jours.
Stanislas Dehaene insiste sur le rôle joué par le sommeil dans cette phase de répétition et de consolidation. Il affirme qu’après une période d’apprentissage, une période de sommeil, même courte, améliore
  • la mémoire
  • la généralisation
  • la découverte de régularités
L’amélioration du sommeil peut être une intervention très efficace pour remédier à des troubles de l’apprentissage. 

1 commentaire:

  1. Pour capter l'attention d'un enfant, on peut utiliser les nouvelles technologies, iPad, internet qui sont plus attractives et qui leurs permettent d'interagir avec la machine, de s'auto-corriger, d'être plus autonome et de voir d'autres exercices s'ils avancent plus rapidement

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